Autour du travail

La reconnaissance au travail, c’est quoi ?

Voilà encore un très bon sujet de dissertation !
Mon souhait n’est pas de faire une thèse sur ce sujet, ni de faire un cours sur Maslow (j’en serais bien incapable !) mais juste de lancer quelques pistes de réflexions et de recueillir vos réactions.


Pour commencer, un chiffre : pour 45% des Français, le manque de reconnaissance est le problème le plus difficile à supporter dans le travail (étude TNS Sofres, juillet 2007).
Ensuite une petite définition : « La reconnaissance au travail, c’est la démonstration que les efforts investis sont reconnus à leur juste  valeur. Elle contribue à donner un sens au travail, en rehaussant l’estime de soi et en augmentant la motivation et la satisfaction ».
Et maintenant les questions : Faut-il parler de reconnaissance au travail ou de reconnaissance du travail ? Que se cache derrière ce besoin de reconnaissance ? Quels formes et manifestations peut-elle prendre ? Un remerciement, un compliment, un encouragement, une augmentation, plus d’autonomie, plus de responsabilités, une formation, une médaille (eh oui, pourquoi pas ?!) ?
La reconnaissance doit-elle être individuelle et/ou collective ?
Quelles sont les bonnes pratiques ?
And last but not least : les femmes et les hommes ont-ils les mêmes besoins de reconnaissance ?
Bref, que des questions passionnantes 🙂

Je conseille de parcourir le numéro du magazine Travail & Changement consacré à ce sujet. Il est très intéressant et permet de bien balayer la question avec de nombreux interviews, points de vue, pratiques RH, etc.

En parcourant le web, j’ai également repéré quelques blogs intéressants sur le sujet :
le blog de la reconnaissance au travail de Chantal Matima Sergent :
– un document québecois sur
« La reconnaissance au travail : des pratiques à visage humain »
– l’article « 
La reconnaissance au travail : leurre ou aspiration légitime ? » de Sylviane Lauro

Et enfin deux publications (bon d’accord un peu costaud à lire mais passionnantes) canadiennes (décidement, ils sont très en avance sur ces questions là) :
–  La reconnaissance au travail : une pratique riche de sens » (au sommaire : quatre points de vue sur la reconnaissance, le champ de la reconnaissance, ses formes et ses manifestations)
– la thèse de Sophie Lamontagne intitulée
« Pourquoi la reconnaissance au travail contribue à la motivation et au bien-être des travailleurs ? »

Et vous ? Estimez-vous être reconnus à votre juste valeur ? Comment se manifeste cette reconnaissance
ou cette non-reconnaissance ? Qu’attendez-vous de votre employeur, de votre manager, de vos collègues, de vos clients ?

17 thoughts on “La reconnaissance au travail, c’est quoi ?

  1. la conciliation vie privée/vie professionnelle est elle plus difficile à réaliser que … la conciliation : sa famille/famille de son conjoint… la conciliation : loisirs nouilles mais reposants/loisirs riches mais fatigants… la conciliation temps de travail/revenu tirés du travail… la conciliation : tentative pour ranger l’appartement/lezardage dans le bazar le plus complet… la conciliation : aliments sains et dégoutants/ aliments lipidique et délicieux… la conciliation séduire tout le monde/ rester très fidèle à ses serments maritaux etc etc ?
    Quand on est une femme on concilie, tout autant que quand on est un homme. Encore heureux que l’on n’ait pas à arbitrer son sexe aussi.

      

  2. Je suis tout à fait d’accord : la conciliation ne se réduit pas à la vie privée/vie professionnelle mais il me semble quand même que c’est celle-ci qui est la plus complexe à gérer pour les femmes (et certains hommes !) et qui soulève le plus d’interrogations et de choix. Des choix qui ont des conséquences importantes. Les autres conciliations dont tu parles me semblent avoir des repercussions moins fortes.
    Tu as cependantraison de rappeler qu’il faut faire des choix dans tous les moments et tous les aspects de notre vie. Mais tu reconnaîtras que concilier « tentative d’avoir une maison super nickel » ou « farniente dans une maison complètement anarchique » pose moins de pbs de conscience que la conciliation vie privée/vie pro !

      

  3. que de témoignages intéressants. mais on veut la vision des hommes sur les femmes et le travail.J’en connais certains trop contents que leurs femmes restent à la maison pour maintenir l’équilibre de la famille et d’autres qui -même si c’est l’enfer au quotidien- préfèrent avoir l’image et l’argent d’une femme qui travaille.
    je vous embrasse tous et je crois que l’on est bien parti pour actes sud avec toutes ses idées brillantes.
    Sans queue ni tête.
    Un petit cadeau sympa à (s’)offrir : un cours de cuisine à l’atelier des chefs ( existe dans toute la France) pour 20 € , on a un cours de cuisine et la dégustation du plat réalisé : vraiment très sympa.
    Des bises à toutes

      

  4. bonne idée de recueillir l’avis des hommes ! mais je ne suis pas sûre qu’ils seront autant au RV que les femmes pour répondre à un petit questionnaire. mais je garde l’idée en tête…
    pour actes sud, je ne suis pas certaine que cela soit si bien engagé que cela 🙂
    PS : j’suis preneuse pour le cadeau cours de cuisine. Qui veut bien me l’offrir ? héhéhéhé

      

  5. C’est rassurant et carrément énervant de constater que nous sommes toutes dans le même cas.
    Avec la féminisation, j’ai du mal à comprendre que la société (plus de modes de garde, congé mater plus long) et le monde du travail n’évolue pas.
    Il faudrait plus de femmes « normales » pour nous représenter dans la vie politique et changer les choses.
    Bon Gaëlle tu sembles avoir un bon profil. Après le bouquin, tu ne voudrais pas te lancer?
    L’autre espoir est que la nouvelle génération de papa semble plus participer à la vie familiale.

      

  6. La reconnaissance au travail est primordiale.
    Comme employée, je pense être reconnue, mais j’aimerai plus. Heureusement que mon métier est une vocation. A chaque déception concernant la reconnaissance de mon travail, je me console avec la satisfaction d’être maman épanouie dans sa vie familiale. C’est déjà cela.Mais à force de déceptions au boulot, un jour je quitterai la fonction publique où l’on est mal payé pour aller dans le privé où l’on est mieux payé mais pas du tout reconnu.
    En tant que responsable de secteur, il est primordial de reconnaitre le travail des employés et de leur dire. Les salaires n’étant pas très élevés, c’est un bon moyen de fidélisation.
    Ok on ne va pas donner une médaille à ceux qui font juste leur boulot, il faut juste savoir encourager ceux qui bossent par rapport à ceux qui glandent pour le même salaire.
    Je rencontre souvent 2 types de personnes, celles motivées par un chef qui sait reconnaitre leur compétences et celles qui sont aigries car elles font bien leur boulot sans aucune reconnaissance.
    C’est tout simplement du management qui n’est pas enseigné mais nécessite des qualités humaines.
    NB : les hommes n’ont pas toujours le chromosome.

      

  7. Je suis complètement d’accord avec toi : c’est réconfortant de voir que c’est un peu difficile pour tout le monde et c’est également un peu difficile à accepter de voir que beaucoup de femmes doivent faire des concessions dans leur vie professionnelle…
    L’évolution des pères est effectivement très encourageante mais je crois que les femmes continueront à se poser toujours beaucoup plus de questions et à se culpabiliser beaucoup plus !

      

  8. Eléo, concernant ton commentaire sur la reconnaissance, je suis à 200% d’accord avec toi. C’est esentiel et pourtant beaucoup de personnes se plaignent de ne pas être reconnues. Et pourtant est-ce si difficile que cela d’encourager une personne à poursuivre ses efforts, à la féliciter quand elle a réalisé un bon boulot, à la valoriser lors d’une réunion d’équipe ou autre, voire de lui donner une prime en cas de réussite particulière…
    Les risques d’une non-reconnaissance sont pourtant tellement grands : perte de motivation, frustation, tentation d’en faire minimum puisque de toute façon, cela ne change rien…
    Je pense aussi qu’il faudrait enseigner davantage lors des études le management, les valeurs associées au travail, la psychologie du travail, etc.

      

  9. Bonjour, J’apporte un témoignage d’un manque de reconnaissance concret. Je suis une femme de 48 ans dans un gros bureau d’études d’infrastructures de transports, suis ingénieur de formation. Il y a 3 ans , j’ai présenté à des collègues un business plan simplifié pour développer un nouveau secteur d’activité pour mon employeur mais qui correspondait à mes compétences et à mon métier. Ils m’ont laissée développer cette nouvelle activité sans trop y croire. Ma petite équipe était très motivée ainsi que d’autres collègues qui m’ont aidée pour le développement de cette activité nouvelle: aide au recencement des compétences, adaptation de nos références, préparation d’une plaquette commerciale, démarches auprès des clients pour se faire connaitre, montage d’offres etc… Nous avons réussi et avons gagné au bout de quelques mois 2 très beaux contrats. Cela a même fait beaucoup de bruit dans le milieu professionel vis à vis de nos concurrents. Une belle réussite….et pourtant…. j’ai donc demandé de prendre la responsabilité de cette nouvelle activité, j’étais plus que l’égitime!!! eh bien , je ne l’ai pas eu! Pourquoi ? eh bien pour 3 raisons: la 1ère: la direction France du groupe n’avait pas la culture de mon métier, ne connaissaient pas nos clients et n’avait pas compris le niveau de difficulté à rentrer sur le marché de mon activité. Ils ont largement sous-estimé notre exploit. La 2ème: Ils ont confié cette activité à une personne de leur équipe dont ils ne savaient que faire plustôt que de m’intégrer à leur équipe. En effet, je suis ratachée à une autre direction que la leur et les patrons des 2 directions ne s’entendent pas du tout. Même s’ils m’appréciaient tous à titre individuel et humain et qu’ils me répettaient tous que j’avais fait un super boulot, j’appartenais à « l’ennemis interne » et donc ils refusaient par principe de nous intégrer dans leur direction (moi et mon équipe). 3ème raison: la jalousie interne car quand on a des compétences et que l’on réussit, il y a toujours des gens pour vous savonner la planche et je n’étais pas au siège pour me défendre. 2 personnes ont beaucoup oeuvré pour me rabaisser auprès de leur hiérarchie et pour minimiser mes actions et se mettre en avant eux alors qu’ils ne m’ont jamais aidée (dont la personne à qui ils ont confié l’activité)….et pourtant, les faits et les résultats de mes actions existaient bel et bien mais il aurait fallut une direction plus impliquée pour s’en rendre compte!. Si je résume, ils ont pris les titres et les responsabilités à notre place, ont cru avoir nos compétences pour poursuivre cette nouvelle activité au lieu de s’entourer de notre professionalisme. Comme ils avaient largement sous-estimé la complexité de notre métier, ils ont rapidement laissé tomber l’activité. Ils n’ont pas été capables de rapporter un 3ème contrat ou tout simplement de se faire inviter chez les clients (j’avais mon carnet d’adresse, mon vécu et ma reconnaissance qui m’avait ouvert les portes des clients, pas eux). Voilà comment on transforme une réussite en échec mais ce que je voulais surtout souligner, c’est le manque de reconnaissance et de la discrimination interne, sur un exemple concret….Hélas, ce ne sont pas toujours les compétences et le professionalisme qui sont reconnnus, les petites bassesses et « gueguerres » internes font encore souvent la loi…. J’ai donné tant d’énergie, soulevé des montagnes pour …rien! Même si Je m’occupe sur d’autres projets, j’ai perdu ma motivation et l’espoir, je me dis que cela ne sert à rien de tant entreprendre dans un grand groupe si on n’est pas connus ou visibles auprès des principaux dirigeants.

      

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